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les derniers bretons.

bles de l’Écriture-Sainte ou des histoires profanes pour les mêler à leurs récits. C’est ainsi que ceux qui ont écrit la vie de Duguesclin ont mis sur le compte de ce héros ce que Plutarque rapporte de plus mémorable des grands hommes de l’antiquité. Il n’est donc pas étonnant, comme le dit M. Richer, que le roman du Brut, qui a transformé le Gog et le Magog de l’Écriture en un géant appelé Goémagot, ait emprunté à Hérodote la fable dont il est question. D’ailleurs, nous le répétons, le fait rapporté par les deux légendaires dont il s’agit est moralement et physiquement impossible. Tuer tous les hommes d’une contrée, égorger les enfans et les vieillards, arracher la langue à plus de cent mille femmes, et tout cela uniquement pour que l’idiome du pays natal passe plus pur à ses descendans ! ce sont de ces férocités tellement ineptes, tel-