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poésies de la bretagne.

gallois en latin, par Geoffroy de Monmouth, transformées en neuf fées. La forêt de Broceliande, en Bretagne, séjour merveilleux, plein de prodiges et d’enchantemens, était une forêt anciennement consacrée au culte druidique, comme le prouve sa pierre et sa fontaine sacrée ; plus tard, lorsque la religion gauloise fut détruite, le respect superstitieux attaché aux enceintes révérées survécut aux croyances ; l’imagination populaire inventa des fables sur ces lieux redoutés, et les poètes, en s’en emparant, les systématisèrent et en firent toute une mythologie. Il arriva alors aux bardes ce qui était arrivé aux premiers rapsodes de la Grèce, ils composèrent un Olympe avec les superstitions et les croyances populaires, auxquelles ils ajoutèrent leurs propres inventions ; et comme la Bretagne était restée un centre de croyances druidiques, et que les tradi-