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les derniers bretons.

tions y avaient survécu plus qu’en aucun autre lieu du monde, ce fut là que se forgea la nouvelle théogonie, et l’Armorique devint la patrie de toutes ces nouvelles divinités, comme la Grèce l’avait été des dieux olympiens. Les romans de l’époque font foi de ce fait. Ainsi, Chrétien de Troyes, dans son roman d’Erec, fils du roi du Lac, fait porter à son héros un manteau brodé par les fées bretonnes. Hugues-de-Méry, dans son poème du Tournoiement de l’Ante-Christ, assure être allé dans la forêt de Broceliande, avoir arrosé le perron avec le bassin d’or, et avoir été aussitôt témoin des merveilles vues par messire Ivains. L’auteur du roman d’Ogier-le-Danois fait enlever son héros dans un char par la fée Morgan, l’aînée des neuf vierges de l’île de Sein.

Il résulte de tout ce que nous venons