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les derniers bretons.

tagne, des figures d’hommes échevelés et étrangement vêtus vous apparaissent et passent comme des ombres entre l’horizon et vous, se dessinant sur le ciel que la lune commence à éclairer ! C’est comme une vision des temps passés, comme un rêve que l’on ferait après avoir lu une page d’Ossian !

La forme donnée à tous leurs poèmes par les Bretons est la suite de leur goût prononcé pour le chant. L’Italien lui-même, quoique plus délicat dans ses créations, et surtout plus habile à les exécuter, n’a pas une oreille plus juste, un sentiment musical plus passionné. Du reste, cette aptitude du paysan armoricain lui est commune avec tous les autres peuples encore près de la nature. Le chant est l’expression énergique de cette partie de l’âme que les langues humaines ne savent pas rendre. Il n’est pas