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poésies de la bretagne.

moins naturel que la parole. Plus élevé que celle-ci, il est aussi destiné à traduire les émotions qui dépassent la trivialité usuelle. Il passionne la langue comme l’accent, qui n’est lui-même qu’un chant timide. Les Bretons l’ont ajouté à toutes leurs compositions, et la chanson forme toute leur littérature. Aussi revêt-elle tour à tour les diverses physionomies de l’art d’écrire. Ode, roman, élégie, satire, morale, enseignement scientifique, il n’est rien qu’elle ne renferme. C’est le journalisme sous ses faces variées ; elle résume tout, depuis l’Agronome jusqu’au Charivari ! L’air populaire qui l’encadre et la rend plus facile à retenir, est comme le format du journal. Active, bavarde, coureuse, ainsi que notre presse timbrée, la chanson court, flambe, crie de loin ; elle porte toujours ses bottes de sept