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poésies de la bretagne.

et que le cœur seul peut juger. Les arrêts adoptés par l’opinion sont irrévocables ; chacun se fait bourreau pour les exécuter. Nous pouvons citer à ce sujet un fait dont nous affirmons l’exactitude, parce que nous en avons été personnellement témoin, et qui en dira plus que tous les raisonnemens.

Lorsqu’une partie du Morbihan se souleva pendant les cent-jours, on sait qu’un combat s’engagea près d’Auray entre les insurgés et les bleus. Ce ne fut qu’un échantillon de guerre civile, un fac simile de 93. Cependant, l’affaire fut assez meurtrière pour laisser quelques centaines d’hommes cuver leur sang dans les douves des chemins creux. Ce fut là qu’on trouva presque tous les cadavres, et, comme le remarqua avec une farouche naïveté le maire chargé de déblayer le champ de bataille, cela avait l’air