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les derniers bretons.

dans la mare ses pieds qui étaient pleins de sang, puis alla au champ couper son faix d’herbe, et revint à la maison. En arrivant elle jeta sur son coffre tout ce qu’elle avait pris au marin, en disant :

— J’ai trouvé le corps d’un bleu, voilà ce qu’il avait.

On s’extasia sur son bonheur, et les choses en restèrent là.

Mais, le soir même, le cadavre trouvé fut reconnu par la famille. Bientôt plusieurs circonstances trahirent la jeune fille, et tout fut découvert. Le marin tué était un de ces jeunes gens que le recrutement habille d’une opinion, en même temps que d’un uniforme, et auxquels on coud réglementairement la cocarde du parti qui gouverne. Enrôlé