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les derniers bretons.

trouvé de merveilleux cadres pour décalquer Walter Scott, et faire de la marqueterie historique. Certes, ni les grands noms, ni les souvenirs, ni les ruines féodales ne leur auraient manqué dans cette Écosse armoricaine. N’avaient-ils pas en effet les sombres châteaux de Plessis et de Rochefort, avec leurs longs souterrains encore béans et garnis de dalles retentissantes ? Sucinio, ce trianon d’une époque farouche, où l’on avait fait des étangs avec la mer ; le château de Josselin, bâti par Clisson, cette hyène baptisée, qui avait également besoin de tuer des Anglais et de faire ses Pâques ; n’avaient-ils pas le vieux chêne de Mi-Voie et le combat des Trente, ce beau duel qui dura dix heures, et où l’on entendit ces sublimes paroles qui seraient dans toutes les rhétoriques si elles eussent été dites en vers alexandrins : Bois ton sang, Beaumanoir, et tu n’auras