Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
20
les derniers bretons.

guesclin ? N’y montre-t-on pas encore les halles où Pierre II fut couronné duc ; où, plus tard, des États effrayés et corrompus prononcèrent la clôture définitive de la féodalité, en volant la réunion de la Bretagne à la France ? Et si ces grands souvenirs ne suffisent pas à nos dramaturges historiques, il en était de plus romanesques et de plus intimes. Ils pouvaient visiter, près de Bresch, la fontaine où la levrette de Charles de Blois l’abandonna au moment de la bataille, pour suivre Montfort, présage éloquent qui disait d’avance l’issue du combat ; ils pouvaient dépeindre la curieuse église de Ploërmel, où l’on voit au-dessus du portail le fameux verrat jouant de la cornemuse, et au fond du sanctuaire, deux tombeaux des ducs de Bretagne, Jean II et Jean III. N’avaient-ils pas à parler du pont de l’ile Cadnod, bâti par le diable, et où l’on