Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/255

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
253
poésies de la bretagne.

riannic ? N’est-ce pas une ballade composée pour faire pleurer des enfans et des femmes ? un de ces chants candides qui arrivent à l’âme comme un murmure de la campagne, tout chargés de poésie parfumée et de berceuse tristesse ? Quelle adorable vision que cette Mariannic, naïve sœur des jeunes filles de Goëthe, pauvre enfant qui n’apparaît là que pour mourir ! Et quelle rapidité dans le récit, comme le drame court croissant et terrible ! Les réflexions pieuses elles-mêmes ont disparu, et le narrateur breton oublie un instant qu’il est chrétien pour ne parler que comme un homme. Comparez à ce guerz ceux des Trégoat et de l’Infanticide, si solennels, si sombres, si religieux, si entrecoupés d’élans chrétiens et de sentences morales. Quel frappant contraste !