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Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/276

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les derniers bretons.

hommes nobles ; mais il obtient bien vite cette grâce, et on lui permet de porter son pen-bas, comme le gentilhomme son épée. C’est l’élévation du manant en attendant l’abaissement du seigneur. Du reste, il ne faut pas perdre de vue que cette espèce d’affranchissement se révèle fort prématurément en Bretagne, et qu’à partir de l’époque où la noblesse abdiqua sa nationalité pour se faire française, les populations armoricaines commencèrent à secouer avec impatience le harnais féodal. La ligue fut dans notre province une expression claire et vigoureuse de ces dispositions. Ce fut une vraie croisade de pastoureaux. Il y eut émeute des hommes à fourches contre les hommes à corset d’acier, et l’aristocratie ne put maintenir son pouvoir qu’en passant au galop sur le ventre des paroisses révoltées. Si jusqu’à nos jours les gentilshommes ont con-