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les derniers bretons.

descendre de la montagne, je demande, ô reine des Muses ! de chanter encore quelques vers à ma maîtresse avant que mes yeux ne soient fermés sous le suaire. »


N’est-ce point là une page de Desportes ou de Ronsard, sauf l’harmonie des vers ? Ne semble-t-il pas lire une élégie de la renaissance, avec sa douceur caressante et son pédantisme naïf ? Ne sentez-vous point là dedans l’amoureux qui a fait sa rhétorique, et qui est resté poète en dépit de l’Art poétique de Boileau et des Odes de J.-B. Rousseau ? Cela est beau autant par ses défauts que par ses qualités ; beau parce que c’est vrai, parce que cela raconte bien une âme de vingt ans, dans toute la sincérité de sa poésie et de ses ridicules.