Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/329

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
327
poésies de la bretagne.

dans lequel leurs poètes aient mieux réussi. Aussi, serait-il impossible de dire combien de ces chants mériteraient la traduction. Il n’est point de paroisse, point de village, point de ferme, où l’on ne répète quelque délicieuse élégie, œuvre d’un ami ou d’un parent, et que la tradition transmet de génération en génération. Le sône est le roman de la Bretagne. C’est l’inspiration jeune et amoureuse, c’est la littérature des femmes et des adolescens. Toutes ces pièces sont sans titres et n’en peuvent recevoir. Ce sont d’intimes songeries, de douces plaintes, roulant toujours à peu près sur le même sujet, des légèretés de jeunes filles, des refus de parens, des désespoirs de cloarec ; quelquefois, de courtes ivresses d’amour, quelques longs et suaves adieux murmurés au clair de lune, comme ceux de Juliette et de Roméo ; le sône ne sort point de là.