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les derniers bretons.

longs points noirs qui glissent sur les vagues. Ce sont des barques de pêcheurs chargées d’hommes, d’enfans, de femmes, de vieillards, qui se dirigent vers la haute mer ; toutes cinglent vers le même point. Déjà le son de la cloche se fait entendre de plus près ; la lueur lointaine devient plus distincte ; enfin l’objet vers lequel accourt cette population réunie, apparaît au milieu des vagues ! — C’est une nacelle sur laquelle un prêtre est debout prêt à célébrer la messe. Sûr de n’avoir là que Dieu pour témoin, il a convoqué les paroisses à cette solennité, et tous les fidèles sont venus ; tous sont à genoux entre la mer qui gronde sourdement et le ciel tout sombre de nuages !… »


Que l’on se figure, s’il se peut, un pareil spectacle ! La nuit, les flots, deux mille têtes