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poésies de la bretagne.

courbées autour d’un homme debout sur l’abîme ; les chants de l’office saint, et, entre chaque répons, les grandes menaces de la mer murmurant comme la voix de Dieu !


Et n’allez pas croire que, pour rester fidèle à ses vieilles croyances, le paysan breton n’eût aucun danger à courir. La tolérance des patriotes n’aida point à cette constante foi. Nulle part, au contraire, la persécution ne fut plus continuelle, plus hargneuse. Il y eut des provinces en France où l’on coupa plus de têtes, mais aucune où l’on aiguillonna davantage les susceptibilités, où l’on agaça autant les passions, où l’on aigrit avec plus d’entêtement la colère des masses. On eût voulu faire lever le lion debout pour le frapper plus sûrement à la poitrine ; mais ce fut en vain, le lion resta cou-