Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
35
la bretagne et les bretons.

Grandement effrayé, il ferma vivement la fenêtre en disant :

J’ai cent ans, et je n’ai jamais vu pareille chose.

Le boucher s’en alla bien étonné. Quelques jours après il rencontra Catherine Cloar, et il lui redit ce qu’il avait entendu. Celle-ci, confirmée par là dans les vagues soupçons qu’elle avait eus, résolut de s’assurer de la vérité. En conséquence, le jour même, pendant que le petit était dehors, elle acheta cent œufs, elle les cassa tous et rangea les coques, dans la maison, devant le foyer, comme on le ferait de prêtres en surplis dans une belle procession de la Fête-Dieu ; puis, entendant la voix du petit poulpicant, elle se cacha. Celui-ci entra, et voyant les œufs ainsi disposés :