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les derniers bretons.

Elle n’a lieu d’abord qu’entre les plus faibles souleurs. Les forts se tiennent à l’écart. Ils regardent, les bras croisés, jetant aux combattans leurs encouragemens ou leurs huées ; mais ils ne prennent parti dans la mêlée qu’en appuyant de temps en temps leurs mains vigoureuses sur quelque groupe de lutteurs entremêlés, pour les envoyer à dix pas rouler l’un sur l’autre dans la poussière. Cependant, peu à peu, ces préludes les agitent et leur fouettent le sang. La soule, prise et reprise, est déjà loin du lieu où elle a été lancée ; les bornes de la commune sont proches ; tous sentent qu’il est temps d’intervenir. Le plus impatient s’élance ; un premier coup est donné, et aussitôt un cri s’élève ; tous se mêlent, se poussent, se frappent ; on n’entend plus que plaintes, imprécations, menaces, bruit mat et sourd des poings qui meurtrissent les chairs ! Bien-