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les derniers bretons.

plus joyeux, lorsqu’il entendit derrière lui le bruit mou et particulier que font les pas d’un homme qui court les pieds nus ; il se retourna, et aperçut, dans l’obscurité du chemin creux, une ombre qui s’avançait rapidement vers lui. Alors le vieux souleur eut peur, car il se sentait trop faible pour se défendre, et il était trop loin pour espérer du secours des siens. Il se décida à fuir. Rappelant tout ce qui restait de forces dans ses membres engourdis, il prit sa course vers le ruisseau ; mais le bruit des pas qui le poursuivaient devenait toujours plus proche, François entendait déjà l’haleine retentissante de son adversaire. Il fait un dernier effort, il touche aux saules, son pied est déjà dans l’eau… Dans ce moment, un cri part derrière lui, un cri qu’il reconnaît !… François veut traverser d’un bond le court espace qui lui reste à franchir ;