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la bretagne et les bretons.

mais, raidi par la fatigue, il retombe lourdement sur les pierres aigües qui forment le lit de la rivière. En revenant à lui, il sent un genou sur sa poitrine, et la figure de Pierre est contre la sienne avec son œil borgne et sa bouche sans dents, qui sourit d’une manière terrible !… Par un mouvement instinctif, François étend la main vers la rive gauche, car cette rive est la commune de Pontivy, et s’il la touche il est sauvé ; mais le paysan a saisi cette main de son poignet de fer :

— Tu es en Stival, bourgeois, dit-il, j’ai droit sur toi.

— Laisse-moi, chouan, crie l’ouvrier.

— Donne-moi la soule.