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la bretagne et les bretons.

tous les motifs d’envie, de colère, de jalousie, soulèvent à la fois les mauvaises passions de ces étudians campagnards, qui ne se trouvent en contact avec les bourgeois que pour sentir douloureusement la supériorité de ceux-ci. Tout ce qu’ils voient tend à envenimer leur haine. C’est tantôt l’aisance et le luxe des cités qu’ils ne peuvent partager ; tantôt les succès de ces jeunes messieurs qui, riches des souvenirs d’une enfance mieux cultivée, leur enlèvent, dans chaque classe, les prix et les applaudissemens ; c’est leurs habits grossiers, que l’on raille et méprise, opposés au costume élégant de l’enfant de la ville ; c’est le dédain pour leurs mœurs, leurs affections, leurs habitudes ; c’est toute cette émancipation libérale des bourgeois, heurtant leur foi pour les antiques traditions, et les poussant à la haine par la honte ou par le ressentiment. Aussi les