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les derniers bretons.

étudians du Morbihan se sont-ils levés, en toute occasion, pour combattre les villes. En 1815, le petit séminaire de Vannes partit en masse pour les chouans, les professeurs en tête, et tous combattirent vaillamment à Auray. Si en 1830 le Morbihan est demeuré tranquille, c’est que les prêtres, à qui l’on avait conservé leur position, n’ont point osé rompre avec le gouvernement nouveau, et se sont contentés de le bouder. Les nobles ont tenté le soulèvement ; mais seuls ils avaient peu d’action sur les campagnes. Les nobles aussi sont des bourgeois, sourdement détestés, et auxquels le paysan ne s’allie que par haine pour un ennemi commun. Le temps émoussera sans doute toutes ces inimitiés ; déjà elles sont moins générales. Il est des paroisses même où l’esprit fraternel les a remplacées, où le citadin trouve aide et charité ;