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les derniers bretons.

faire son histoire, de dire comment, aux hymnes des bardes gaulois, aux lais des trouvères armoricains, succédèrent ces chants élégiaques que nous allons faire connaître. On nous pardonnera si dans cette digression l’aridité scientifique décolore notre expression, et si les vives peintures font place aux citations et aux syllogismes. Nous avons ici un grand procès à soutenir ; c’est une question d’État que nous plaidons pour un peuple et pour sa langue ; on comprendra que nous devons présenter les pièces à l’appui, et commenter les titres avec toute la gravité et toute la sécheresse logique d’un avocat parlant en cour de cassation.

D’abord, qu’est-ce que la langue bretonne ? Cette question, que se sont adressée depuis long-temps les philologues et les an-