Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/103

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que les personnages s’agitaient, et je m’attendais à les voir se détacher de la muraille pour prendre leur rang dans le cortége ! Mais ces impressions étaient vagues et fugitives. Ce qui dominait tout le reste était une joie expansive et cependant tempérée. Au milieu de ces draperies flottantes, de ces fleurs effeuillées, de ces appels de jeunes filles, de cette gaieté qui s’exhalait de tout comme un parfum, on se sentait emporté malgré soi. Les bruits de la fête retentissaient dans le cœur en mille échos mélodieux. On était plus indulgent, plus dévoué, plus aimant ! Dieu ne se manifestait point seulement au dehors, mais en nous-mêmes.

Et que d’autels improvisés ! que de berceaux de fleurs ! que d’arcs de triomphe en feuillage ! quelle émulation entre les divers quartiers pour la construction de ces reposoirs où la procession devait faire halte ! C’était à qui fournirait ce qu’il avait de plus rare, de plus beau.

J’y ai trouvé l’occasion de mon premier sacrifice !

Les guirlandes étaient à leurs places, les cierges allumés, le tabernacle orné de roses ; mais il en