Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/115

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voir avec une affection compatissante ! Que pouvait-il attendre de plus ? Jusqu’alors l’espoir de se faire accepter d’une compagne avait été repoussé par Maurice comme un rêve ; mais le hasard semblait avoir travaillé à en faire une réalité. Après bien des hésitations, il s’enhardit et se décida à lui parler.

C’était un soir : le petit bossu très-ému se dirigea vers la mansarde de l’ouvrière. Au moment d’entrer, il lui sembla entendre une voix étrangère qui prononçait le nom de la jeune fille. Il poussa vivement la porte entrouverte et aperçut Toinette qui pleurait appuyée sur l’épaule d’un jeune homme portant le costume de matelot.

À la vue de mon oncle, elle se dégagea vivement, courut à lui et s’écria :

— Ah ! venez, venez, c’est lui que je croyais mort, c’est Julien, c’est mon fiancé!

Maurice recula en chancelant. Il venait de tout comprendre d’un seul mot !

Il lui sembla que la terre fléchissait et que son cœur allait se briser ; mais la même voix qu’il avait entendu près du lit de mort de sa mère retentit de