Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nouveau à son oreille, et il se redressa ranimé. Dieu lui restait toujours.

Lui-même accompagna les nouveaux mariés sur la route lorsqu’ils partirent, et, après leur avoir souhaité tout le bonheur qui lui était refusé, il revint résigné à la vieille maison du faubourg.

Ce fut là qu’il acheva sa vie, abandonné des hommes, mais non comme il le disait, du Père qui est aux cieux. Partout il sentait sa présence ; elle lui tenait lieu du reste. Lorsqu’il mourut, ce fut en souriant, et comme un exilé qui s’embarque pour sa patrie. Celui qui l’avait consolé de l’indigence et des infirmités, de l’injustice et de l’isolement, avait su lui faire un bienfait de la mort !

Huit heures. — Tout ce que je viens d’écrire m’a troublé! Jusqu’à présent, j’ai cherché des enseignements pour la vie dans la vie ! Serait-il donc vrai que les principes humains ne pussent toujours suffire ? qu’au-dessus de la bonté, de la prudence, de la modération, de l’humilité, du dévoûment lui-même, il y eût une grande idée qui pût seule faire face aux grandes infortunes, et que