Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/160

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et elle a repris son égoïste liberté. L’autre mère, au contraire, continuera sa tâche aussi longtemps que Dieu la laissera ici-bas ; la vie de son fils restera, pour ainsi dire, ajoutée à la sienne, et lorsqu’elle disparaîtra de la terre, elle y laissera cette portion d’elle-même.

Ainsi le sentiment fait à notre espèce une existence à part dans le monde ; grâce à lui, nous jouissons d’une sorte d’immortalité terrestre, et, quand les autres êtres se succèdent, l’homme est le seul qui se continue.