et la souffrance : l’une des impressions tempérera l’autre.
Et cette Heureuse famille de Greuze ! Quelle gaieté dans les yeux des enfants ! que de douce sérénité sur le front de la jeune femme ! quel attendrissement religieux dans les traits du grand-père ! Que Dieu leur conserve la joie ! mais suspendons à côté le tableau de cette mère qui pleure sur un berceau vide. La vie humaine a deux faces qu’il faut oser regarder tour à tour.
Cachons aussi ces magots ridicules qui garnissent ma cheminée. Platon a dit que le beau n’était autre chose que la forme visible du bon. S’il en est ainsi, le laid doit être la forme visible du mal ; l’âme se déprave insensiblement à le contempler.
Mais surtout, pour entretenir en moi les instincts de tendresse et de pitié, suspendons au chevet de notre lit cette touchante image du dernier sommeil !
Jamais je n’ai pu y arrêter mes regards sans me sentir le cœur remué.
Une femme déjà vieille et vêtue de haillons s’est accroupie aux bords d’un chemin ; son bâton est à