Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/149

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si beau, que lorsqu’il passe le dimanche pour aller à la messe, ses cheveux blonds flottants sur ses épaules, on entend plus d’une jolie fille soupirer doucement. Le cœur de l’une d’elles, appelée Marie, est pris ; celui du jeune paysan ne tarde pas à répondre à l’amour de Marie ; mais par malheur elle a la lèpre ; et lorsqu’elle se présente chez le père de son amoureux, et qu’elle dit : « Donnez-moi un siège pour m’asseoir et un linge pour m’essuyer le front, car votre fils m’a promis de me prendre pour femme », le vieillard assis au coin du feu lui répond d’un ton railleur : « Soit dit sans vous fâcher, la belle, vous vous abusez : vous n’aurez point mon fils, ni vous, ni aucune fille de lépreux comme vous ! » Marie sort en pleurant et jure de se venger. En effet, elle se fend un doigt, et avec son sang elle donne la lèpre à quatorze personnes de la famille qui l’a repoussée, et son jeune amoureux en meurt (i). »

(i) Barsac Breiz, p. 454- — Chants populaires de la lire