Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/148

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héroïsations les plus hautes leur apparaît d’un puéril orgueil qui n’abdique point devant la prédominance supérieure qu’ont en eux concentrée les premiers gestes humains. M. Henry Bataille écrit ainsi : « Nous haïssons même en les aimant tous ceux qui ont déformé la légende, fût-ce au profit des plus belles causes lyriques, et tout le génie de Wagner ou de Shakespeare suffit juste à leur faire pardonner de ceux qui aspirent encore aux hautes sources pures qu’ils n’auraient voulu troublées d’aucun souffle. Le héros du Vaisseau fantôme est criminel, plus encore celui de Tristan et Yseult (i). »

M. Henry Bataille a donc tiré, — avec le souci scrupuleux qu’il vient de dire — « la Lépreuse, tragédie légendaire en trois actes », d’un fragment de chanson bretonne. On lit en effet dans l’admirable Barzaz Breiz de M. de la Villemarqué : « Le sujet est un jeune paysan,

(i) Ton- Sang précédé de La Lépreuse par Henry Bataille. — Preface, p. vu.