Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/28

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personnelles. Elle se tient non moins loin de la critique « dogmatique », morale ou traditionnelle, qui est un contrôle, qui ne laisse passer une œuvre qu’après y avoir apposé le poinçon d’une déclaration de principe. Elle rejette tout élément biographique, valable pour le mémorialiste, non pour le poète, dont la vie, loin d’expliquer l’œuvre, la fausse en la ramenant à des causes misérables, alors que le poète est avant tout celui qui se recrée lui-même en beauté. La critique positive s’efface devant les œuvres ; elle les laisse se produire d’elles-mêmes, mais en s’efforçant d’en tirer toute la sève, par où sa tâche reste aussi active et plus conforme à sa nature qu’en dépendant d’une origine tendancieuse. La critique est positive du seul fait de jeter une pleine lumière sur l’exacte volonté de l’auteur, sans y rien substituer, en sorte que sa négation soit uniquement, s’il y a lieu, l’ombre projetée de l’œuvre