Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/53

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Evidemment ce turlurette est placé avec art ; on voit la jouvencelle faire d’une pirouette la nique à son ami. Mais on ne voit pas que de ce genre de procédés, de ces simples jeux poétiques, la poésie française puisse tirer, comme le pense M. Vicaire, un rajeunissement infini (i).

D’ailleurs les inventions de notre poésie populaire s’y opposent. On a trop voulu qu’elles offrent toutes les ressources inspiratrices du folklore étranger (2). Très variées, avec des coirplaintes aussi tragiques que celle de Jean Renaud, des romances aussi douloureuses que celle de la Pernette, cependant elles comprennent surtout des « pastourelles » à la fois plaisantes etmélancoliques, des «chansons d’amour» gouailleuses et pétillantes. La passion y tourne vite en gauloiserie ; et l’Amour, dépouillé de son

(i) Enquête sur l’évolution littéraire, p. 370.

(2) Gérard de Nerval, pour quelques bergères « vêtues d’or et d’argent par leur amant », allait jusqu’à y découvrir une exubérance tout orientale.