Page:Souza - Où nous en sommes, 1906.djvu/13

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le fumier n’est lourd !… Ah !que c’est donc lourd que pas un de vos membres ne bouge 1 Pas un cri !… le silence… t

Et les cloches battent… le glas, le glas 1

Jamais on n’aura ouï les cloches battre depuis si longtemps sur des morts ! Quatre ans qu’elles battent sans un répit !… Mais puisque depuis la première heure des quatre années ce sont des morts, ô sonneurs ! Penseriez-vous les réveiller ? ou plutôt vous prouver à vous-mêmes que vous n’êtes pas morts, ô sonneurs 1

1l y avait bien’eu auparavant quelques danses de scalps autour des moribonds, le temps de creuser la fosse. La fosse fut prête surtout à partir de 1900, et dès la fosse ouverte, nous fûmes morts : pelletées et glas tombèrent.

Un des premiers fossoyeurs-sonneurs fut M. Camille Mauclair. Dans une étude qui sortit de la Nouvelle Revue pour reparaître avec L’Art en silence, il écrivait :


« Il a manqué aux symbolistes, quant au fond même de leur esthétique, une relation logique entre la conception et l’expression,

On a bien voulu se souvenir de quelques efforts de conscience et de quelques éclats d’indépendance pour me demander des études d’analyse générale. Et il va sans dire que si, par cette généralisation, je suis amené à écrire nous, je neprétendrai point parler au nom d’une génération, d’elle qui, justement, n’a jamais voulu laisser réduire par T esprit personnel déformateur les multiples facettes de sa sensibilité.

Je crois toutefois que sur un certain nombre de traits principaux, j’exprimerai asseç fidèlement une pensée commune ; mait pour le reste il est bien entendu que j’aventurerai des idées particulières, lorsque je ne me bornerai pas à dépouiller de nos œuvres le grain nourricier.