Page:Souza - Où nous en sommes, 1906.djvu/14

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et une direction d’ensemble. Le résultat littéraire de leurs idées n’a pas été tangible, il est avorté. L’allégorie (/) n’est pas un élément fondamental de création. »

(l’art En Silence, Le Symbolisme en France, p. 203).

« Dans leur art comme dans leur vie publique, Us ont tourné le dos à la vie, par amour du rare » (p. 204).

« Ils n’ont eu ni direction, ni parole centrale, et renonçant à compter dans leur époque, ils se sont renonces eux-mêmes » (p. 205).

« Il est probable que l’avenir ne sera pas juste pour eux parce qu’ils ne se donnèrent pas la peine de se syndiquer ostensiblement »… (p. 206).

Ce n’est pas tout ; dans la Plume du 1" septembre 1900, sous le titre : Les deux mystères en art, on pouvait lire :

« Il n’y a aucun mystère dans la nature, mais des évidences calmes (!) « Je crois que c’est par vanité, et purement par ce terrible vice, par cette épouvantable misère de l’âme, que nous avons tant aimé trouver du mystère dans tout ; et ce nous fut l’occasion d’ajouter quelque chose de nous-mêmes à toute œuvre que nous considérions. Afin que même dans l’œuvre des autres nous eussions encore à intervenir et à manifester notre moi, nous avions inventé de ne la considérer que comme un terrain de culture attendant que nous lui apportions le germe suprême. Nous étions humiliés de n’avoir rien à dire (/), de n’avoir pas à briller par un commentaire spirituel ou singulier, de n’avoir qu’à saluer et à nous taire devant une œuvre définie par la volonté absolue d’un autre être. Et c’est à cause de cela que nous venons de vivre quinze ans d’illusions, de légendes glacées, d’allégories, de métaphores, de clair de lune et d’art instinctif, imprécis, involontaire, amoral.

« C’est à cause de cela que le symbolisme est mort stérile, lui qui pouvait produire une grande œuvre. Il s’est retiré de la vie, laissant