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Page:Souza - Oeuvres completes T1et2.djvu/366

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15 juin.

Mon père ne songe qu’à me distraire ; et il y parvient, en se confiant aux soins de ma tendre surveillance. Sous le prétexte de son grand âge, il prétend me persuader que je lui suis nécessaire ; et que je le soulage beaucoup, depuis qu’il m’a mis à la tête de sa maison. Ses gens ne s’adressent plus qu’à moi pour tout régler, tout décider ; et je ne puis quelquefois m’empêcher de sourire, lorsque lui-même me demande mon avis pour la moindre chose. Enfin, il ne paraît plus être qu’en visite chez lui ; et si par hasard il donne un ordre, c’est lorsqu’il craint que je ne pense pas assez à moi, et que ses gens ne me négligent.

Il s’est plu à me rendre compte de la valeur de cette terre, qui se ressent un peu de l’absence du maître. Il me parle des améliorations dont elle est susceptible ; il veut que j’y fasse des embellissemens qui puissent me la faire aimer ; enfin, il n’est plus avec moi qu’un homme d’affaires éclairé, qui entretient un jeune propriétaire de sa fortune. Qu’il est bon mon père ! et comme