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Page:Souza - Oeuvres completes T1et2.djvu/370

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grands pas de cette cabane ; et cependant un sentiment inexplicable me faisait trouver une sorte de plaisir à n’avoir pas vu cette femme. Peut-être qu’un jour le hasard me la fera rencontrer ; et si je puis ne pas la deviner, peut-être serais-je de nouveau attiré vers elle, sans me souvenir de ces applaudissemems que j’entends encore. Qu’elle ne chante plus, mais qu’elle me parle ; sa voix doit être bien douce !

Il y a, près de la cabane où elle s’était retirée, un rosier couvert de fleurs ; j’en avais pris une, que, sans m’en apercevoir, je sentais avec délice toutes les fois que des sons plus touchans rendaient mon émotion plus vive. En revenant dans ma chambre, l’éclat de la lumière me fit remarquer que j’avais conservé cette rose ; elle ne me plaisait plus : je la jetai sur ma table, et me couchai. Ce matin, à mon réveil, elle était fanée ; j’ai commencé à la regretter. Je suis descendu dans le jardin de mon père ; il y a beaucoup de rosiers ; je ne sais pourquoi ce grand nombre de fleurs réunies m’a donné aussi de l’humeur. Enfin, j’ai découvert une rose isolée, solitaire ; elle m’en a paru plus