Page:Souza - Oeuvres completes T1et2.djvu/378

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cherchaient quelquefois dans la conversation à oublier leurs livres. — Elle a regardé sa tante avec un air de surprise et de dédain qui m’était destiné, et m’a fait plusieurs questions qui auraient mieux convenu à une femme qu’à moi : cette petite vengeance m’a amusé.

Le soir, tous les beaux esprits des environs sont venus former une cour à miss Eudoxie. Marie a fait le thé. Par quel amour-propre désire-t-on pour celle qu’on préfère, des suffrages que l’on dédaignerait pour soi ? Je souffrais d’entendre ces messieurs ne jamais adresser la parole à Marie, que pour lui donner la peine de les servir : ils blessaient mon sentiment, et n’auraient pu décider mon opinion.

Lord Seymour et Sara sont sortis ; lady Seymour m’a fait approcher d’elle. Avec quel respect, quel regret elle m’a parlé de mon excellente mère ! À chacune de ses paroles, Marie soupirait, regardait alternativement sa mère, moi, mon grand deuil ; et une douce et consolante pitié régnait sur son visage. — Marie, j’aurais aimé à vous confier mes peines ; mais je sentais encore que si