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Page:Souza - Oeuvres completes T1et2.djvu/403

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dre un schall derrière elle, et s’en cacher en rougissant ! Marie, votre cœur ne vous trompe pas ; mes yeux seuls sont ceux d’un amant. Avant que j’arrivasse, plusieurs hommes étaient près de vous ; et vous ne vous êtes pas aperçue qu’ils vous regardaient. Ah ! toute-puissance de l’amour, je te reconnais surtout à la mobilité de mes impressions ! Hier je n’aurais pu supporter l’idée de voir Marie si légèrement vêtue ; dans quelques instans peut-être je l’en blâmerai avec rigueur : mais en ce moment je ne voyais, ne sentais que l’émotion qu’elle éprouvait. Son ingénuité, ses grâces timides, sa craintive modestie ont fait naître mes sentimens ; et, je le sais, une erreur m’a découvert les siens. N’importe, je la lui pardonne : que cette fois seulement sa parure soit semblable à celle des autres femmes, j’y consens ; mais qu’à l’avenir tout la distingue, et que mes yeux et mon cœur la reconnaissent toujours.