Page:Spaak - À Damme en Flandre.djvu/150

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GERTRUDE

Vois-tu Je ne pouvais plus attendre !… Il était
Si tard… Et cependant je tremble…

PIERRE, la rassurant,

Si tard… Et cependant je tremble… Tout se tait ;
Ne crains rien ; ce sera comme les autres nuits ;

(La regardant dans les yeux)

Comme les autres nuits, si tu veux bien ?…

GERTRUDE

Comme les autres nuits, si tu veux bien ?… Oh, oui…
Tu venais d’arriver ? Et personne ?…

PIERRE

Tu venais d’arriver ? Et personne ?… Non, certes ;
Rassure-toi ; la place entière était déserte ;
J’ai marché dans la plus complète solitude…

GERTRUDE, tendrement,

Je ne te parle que de mon inquiétude ;
Pardonne-moi ; la crainte me donne la fièvre ;
Je ne t’ai même pas encor tendu mes lèvres !

PIERRE, l’embrassant longuement,

Gertrude…