Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
JOORIS, tristement,
Jadis, et nous étions fiers d’être ses enfants !
Sa force était la nôtre et sous sa bonne étoile
Nous parcourions les mers du monde à pleine voile !
Mais depuis que son port est noyé par les sables,
Ma ville, la voilà, pauvre, méconnaissable.
Triste comme un courlis dont on brisa les ailes,
Et mes yeux ont beau la chercher ; ce n’est plus elle !
CORNEILLE
Mais si c’est vrai, soyons encor plus résolus !
Ayons plus de courage encor !
JOORIS
Je n’en ai plus.
CORNEILLE
Et pourquoi ?
JOORIS
Je vois tous nos efforts rester insuffisants
Tandis que le péril ne cesse de grandir !
Bruges, l’Écluse et nous, afin d’approfondir
Ce chenal dont dépend toute notre existence,
N’avons-nous pas, en vain, réclamé l’assistance