Page:Spaak - À Damme en Flandre.djvu/88

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CORNEILLE, l’interrompant,

Tu raisonnes…

JOORIS

Tu raisonnes… Comme un marin !

CORNEILLE

Tu raisonnes… Comme un marin ! Non ! Comme un mousse !
Les Anversois, ne sont pas des marins ! Ce sont
Des marchands, comme nous ! Et nous nous adressons,
En réclamant leur aide, à leur propre intérêt !
Leur générosité n’a pas d’autre secret !
Quand j’ai vu, repoussant nos plus justes demandes,
Gand donner le mot d’ordre aux communes flamandes,
Je me suis dit, devant ce refus arrogant,
Qu’Anvers qui nous en veut, mais déteste aussi Gand
Dont l’étape des grains depuis longtemps le gêne,
Lui porterait un coup en nous tirant de peine !
C’était juste et ce qui suivit le démontra !
Je me rendis à Bruges, près des magistrats ;
Je leur dis : « Le bon sens d’Anvers ne peut permettre
Qu’un jour toute la Flandre ait les Gantois pour maîtres !
Voyez les Anversois ! Dites-leur qu’il nous faut
Cinquante mille écus pour finir nos travaux ;
Et si leur intérêt leur dicte leur conduite
Ils comprendront ! »