Page:Spaak - À Damme en Flandre.djvu/94

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Dites-lui, n’est-ce pas, pourquoi je suis sorti ;
Et priez-le d’attendre.

GERTRUDE

Et priez-le d’attendre. Oui.

Corneille et Jooris s’en vont. Gertrude regagne le banc de la fenêtre. Mère-Flandre reprend sa vague besogne dans la chambre.
MÈRE-FLANDRE

Et priez-le d’attendre. Oui. Je l’avais dit !
Et son ami Jooris qui s’en va quitter Damme !
Voici huit jours c’était l’ancien greffier, sa femme,
Leurs enfants ! Ils s’en iront tous !

GERTRUDE, tristement,

Leurs enfants ! Ils s’en iront tous ! Ils ont raison !

MÈRE-FLANDRE, indignée,

Raison ! Je voudrais, moi, qu’on les mît en prison,
Ces gens ! Quitter sa ville ! Alors, quoi ? C’est la fin !
J’aimerais mieux mourir de misère et de faim
Que d’aller prospérer dans une autre, plus riche !
Oui, crever comme un chien, mais du moins dans ma niche !
Mais vous pense comme eux, je le sais ! C’est complet !
Raison…