Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/100

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JEAN (riant)

Nous sortirons ? Mais tu es fou !L’on s’emmitoufle
Chaudement et l’on court, sous la bise qui souffle
Et pince, dans la neige, sans chemins, tout droit
Devant soi ; tu verras, nous rirons !…

POMONA

Devant soi ; tu verras, nous rirons !… Non ; j’ai froid.

JEAN

Je t’apprendrais à patiner sur les prairies ;
C’est amusant…

POMONA (impatientée)

C’est amusant… Non… non ; laisse-moi, je t’en prie !

JEAN

Mais cela me fait mal de te voir triste !

POMONA

Mais cela me fait mal de te voir triste ! Eh bien.
Remonte.

JEAN (tristement)

Remonte.Je ne t’ai pourtant rien fait !

POMONA

Remonte. Je ne t’ai pourtant rien fait ! Non, rien…

Jean reprend sa palette et regagne lentement son atelier. Pomona reste rêveuse près de la fenêtre ; Kaatje s’est remise à sa dentelle.