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POMONA (d’un air détaché, après avoir regardé Kaatje)
Les hivers d’autrefois, quand vous étiez enfants,
Vous patiniez souvent ensemble ?
KAATJE (simplement)
Très souvent.
POMONA
C’est un jeu d’amoureux !
KAATJE
C’est un jeu de chez nous. N’avez-vous point les vôtres ?
POMONA
Si ; mais chez nous, les jeux d’amoureux ont toujours
Quelque chose qui fait trembler, comme l’amour,
Et ne connaissent pas cet accord enfantin
De deux cœurs emportés par l’élan des patins !
Quand on s’embrasse dans ce pays, on a l’air
D’ignorer sur quel lit de haine et de colère
Palpite la douceur des vrais baisers d’amants !
Vos disputes s’apaisent au bout d’un moment ;
Chez nous, c’est le couteau dans la main qu’on se fâche ;
Ici, l’homme est trop souple et la femme trop lâche !
KAATJE (surprise de cette sortie)
Pourquoi dites-vous ça ?