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Qu’importe à notre amour sur quel versant des monts
Nous le ferons fleurir, car, si nous nous aimons,
Si nos baisers et nos étreintes en témoignent,
Tous les pays sont beaux où nos lèvres se joignent !
POMONA
Non ; non !
JEAN
Auprès de toi, ces jours merveilleux d’Italie
Où ta bonne tendresse exalta ma pensée ?
Mon œuvre, c’est là-bas que je l’ai commencée ;
Mais il dépend de toi qu’aujourd’hui je l’achève,
Car c’est de ton amour que mon art est l’élève !
Pourquoi n’aurions-nous plus le bonheur que nous eûmes ?
Tout le beau que j’ai vu, c’est toi qui le résumes !
Et sachant mes désirs soutenus par tes vœux,
Je puis être un grand peintre encore, si tu veux !
POMONA
Non, non ; je dois partir !
JEAN
Mais pourquoi ?
POMONA
Je veux vivre !