Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/123

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Pour consoler ta peine ou ton humeur chagrine,
Tu as dormi dans la chaleur de ma poitrine ;
Mon corps fut tien, mon âme essaya d’être tienne,
Et ton âme est restée aussi loin de la mienne,
Aussi fermée à mon désir d’y pénétrer,
Que si jamais nos yeux ne s’étaient rencontrés !

JEAN

Ah ! Pomona ! tu es méchante, ou tu me caches
Quelque chose !

POMONA

Quelque chose ! Mais non.

JEAN

Quelque chose ! Mais non. Qu’est-ce qui te détache
Ainsi de moi ?

POMONA

Ainsi de moi ? C’est toi qui t’éloignes ! C’est toi
Qui, du jour où tu fus de nouveau sous ce toit,
N’as rien compris de mes regrets, de mes rancœurs ;
Et je ne suis plus seule à posséder ton cœur !
Mais c’est fini, je m’en irai !

JEAN

Mais c’est fini, je m’en irai ! Tu deviens folle !