Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

POMONA

Je m’en irai !

JEAN (de plus en plus violent)

Je m’en irai ! Tu resteras ; je te le jure !
Ah ! donne ton mépris aux miens comme une injure ;
Traite-les de manants, ingrate à leur accueil ;
Imagine, dans ta folie ou ton orgueil,
Je ne sais quels motifs de t’en croire victime,
Que m’importe ! Tu es à moi ! Et si j’estime
Qu’il serait criminel de céder à tes vœux,
Tu resteras ici parce que je le veux !

POMONA

Nous verrons bien !

JEAN (menaçant)

Nous verrons bien ! J’accepterai tes railleries ;
Mais ne dis plus un seul mot des miens ! Je t’en prie !
Kaatje ni mes parents, indulgents tous les deux,
Ne m’ont parlé de toi, comme tu parles d’eux !
Et s’ils t’ont supportée, eh bien, supporte-les !

POMONA

Je les déteste tous ! Et quant à Kaatje, elle est…

JEAN

Tais-toi ! Ne parle pas de cette enfant !