Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/127

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POMONA (sourdement)

Il n’y a que le temps d’oublier qu’on aimait !

JEAN

Parle pour toi !

POMONA

Parle pour toi ! Pour la dernière fois…

JEAN

Parle pour toi ! Pour la dernière fois… Jamais !
Tiens-le pour dit : Jamais !

POMONA

Tiens-le pour dit : Jamais ! C’est bien.

JEAN (après un silence)

Tiens-le pour dit : Jamais ! C’est bien. Que vas-tu faire ?

POMONA (ironique)

Il faut que j’obéisse !…

Voyant que Jean tente un retour vers elle.

Il faut que j’obéisse !… Ah ! non… non !…

Jean hésite, puis, brusquement quitte la chambre à gauche. Pomona reste seule debout près de la table. Le jour tombe, il fait presque obscur déjà. Alors, après avoir hésité quelques instants, elle sort doucement à droite. La chambre est vide. Long silence. Puis voici Kaatje ; elle entre à gauche. Ainsi qu’elle le fait chaque soir, après avoir allumé la petite lampe, elle ferme les volets des fenêtres ; ensuite elle ranime le feu, puis range la chambre. Tandis qu’elle s’occupe ainsi, par la grand’porte du fond, chaudement emmitouflé, rentre le père.