Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/142

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Et votre mariage au bout de votre idylle,
Tout ça, nous l’avons cru parole d’Évangile !
Mais depuis, nous savons !…

JEAN

Mais depuis, nous savons !… Mon père…

LE PÈRE (se contenant)

Mais depuis, nous savons !… Mon père… Je n’accuse
Pas cette femme. A-t-elle imaginé la ruse
Qui l’installa chez nous ? Même si c’est probable,
J’estime encor qu’elle n’est pas la plus coupable.
C’est une malheureuse et qui, peut-être, paie
Durement aujourd’hui cette folle équipée !
Que par cette aventure elle ait été séduite,
Et puis se conduisît comme elle s’est conduite,
Étant ce qu’elle était, la chose est naturelle,
Et mon ressentiment ne sera pas pour elle.
Mais c’est t’en dire assez dès lors, pour que tu saches
Contre qui je me fâcherai, si je me fâche !

JEAN

Mon père, écoutez !…

LE PÈRE

Mon père, écoutez !… Non, non ! Je n’ai pas envie
De t’entendre ! Je sais quelle fut votre vie
Là-bas ! Je sais que vous n’étiez pas mariés !
Je sais comment, au jour de te rapatrier,