Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/141

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Où donc ? Rappelez-vous comme nous la cherchâmes !
Ces italiens la cachaient-ils ? Hommes et femmes
Semblaient pourtant ne rien comprendre…

LE PÈRE (rudement)

Semblaient pourtant ne rien comprendre… Assez ! Assez !
Je t’ai dit qu’il fallait oublier ce passé !
Je ne veux plus qu’un seul mot, dans cette maison,
Le rappelle…

JEAN (surpris de cette violence)

Le rappelle… Mon père…

LE PÈRE (allant vers lui)

Le rappelle… Mon père… Écoute, mon garçon,
Il ne faut pas que nous jouions la comédie !
Quand, voici quatre mois, cette femme est partie,
Nous t’avons plaint du coup brutal qu’on te portait ;
Mais, depuis, nous savons que tu le méritais !

JEAN

Comment ?…

LE PÈRE (continuant)

Comment ?… Ta mère et moi n’avions pas soupçonné
Que… ta femme était libre de t’abandonner !
Oui, nous eûmes tous deux, le soir de ton retour,
L’incroyable candeur d’écouter tes discours,