Ne peindre que ce paysage de Hollande ;
Qui se font comme un point d’honneur d’être indigents
D’imagination et dessinent les gens
Qu’on rencontre à l’église ou dans les cabarets !
Ah ! je te jure moi, que je préférerais,
Plutôt que de portraire un garçon de moulin,
Manger ma toile et boire mon huile de lin !
Mais là bas, rien n’est laid et mes yeux verront clair !
Je peindrai des héros et des dieux : Jupiter,
Europe…
Jupiter ? Dis, quel est ce héros ?
Jupiter est un dieu qui se change en taureau ;
Europe est une enfant qu’il aime et qu’il enlève.
C’est au bord de la mer, vois-tu ; le jour se lève ;
Un triton souffle dans une trompe d’écaille ;
Et tandis que le dieu, dans l’eau jusqu’au poitrail,
Hume le vent marin de ses naseaux qui fument,
Que le soleil vermeil fait scintiller l’écume,
Qu’Europe, rose comme les roses qui l’ornent,
Crie et rit et se tient à l’arc d’or des deux cornes,
Des naïades les suivent en blondes escadres,
Et des petits amours volent aux coins du cadre !